Mise à jour le 10/03/2002
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Ce livre est grand comme un pré qui appelle les pérégrinations et autres cabrioles endiablées. Cet album nous fait découvrir un poème de Paul Fort, donc pas d’histoire mais une “ ode ” à la liberté. Le poème est une adresse, un encouragement à l’échappée belle vers le bonheur au pré. Deux types d’images cohabitent et proposent deux niveaux de lecture : une image présentant un personnage collé sur un fond vert et une grande image de pré verdoyant, immense, bordé de haies, peuplé de petits animaux. Une vignette aux dominantes d’orangé, présente un enfant encouragé à découvrir un Eden où l’attendent des compagnons : le bélier, la source, le serpolet et le pommier. Il découvre la vie au champ : la sieste dans les herbes, les yeux accrochés au ciel, le pique-nique, la promenade à bicyclette. Ce livre est un encouragement à l’école buissonnière qui ne l’est plus pour beaucoup d’enfant. Car de plus en plus d’enfants vivent en milieu urbain où le charme des chemins bordés de haies, habitées d’oiseaux ne les accompagnent plus depuis longtemps. Et pourtant, ce livre nous redonne le goût simple des balades le long des haies, l’émotion de la découverte impromptue. La mise en page n’est pas fixe, les images sont volontairement penchées comme les chemins de traverse. La liberté permet aux émotions de basculer. La typographie est hétérogène, le texte est disposé de manière fantaisiste sur la page à la manière de bannières qui s’envolent dans le ciel. Dans la dernière image, l’enfant s’échappe de la vignette, preuve que cet album est un encouragement magistral à l’évasion, au franchissement de la frontière. |